Si on considère les tendance mondiales du tourisme selon www.unwto.org le niveau mondial du tourisme pourra dépasser cette année les chiffres d’avant la pandémie. En France, la fréquentation touristique a déjà battu ces records en 2023, selon les chiffres de l’observatoire d’Atout France.

L’ensemble des acteurs du secteur prédisait une année 2024 exceptionnelle, notamment en raison des Jeux Olympiques. On note toutefois que ce n’est pas si simple : le tourisme est un secteur qui peut être très fragile, par la nature et la taille des activités et entreprises qui le composent, et par ses interactions multiples avec son environnement. Ainsi, le baromètre du tourisme est sensible à des phénomènes (ou épiphénomènes) très différents et nombreux :

• • Les réalités économiques vécues par les touristes – Ainsi, la baisse des dépenses des touristes au cours de leurs séjours observées depuis 2021 a un impact sur les activités de loisirs et les restaurateurs en particulier.

• • L’influence du contexte politique – l’incertitude politique vécue par les français semble également avoir un impact (selon Le Monde du 16 juillet 2024), avec une baisse de 2 points sur les intentions de départ des français.

• • Le contexte sécuritaire – ce contexte (réel ou perçu) influe sur le choix des destinations à la fois des touristes français et des touristes étrangers vers la France.

• • L’influence des médias – les séries (comme Emily in Paris) peuvent influencer le choix de séjour des touristes, parfois au détriment de la capacité réelle d’accueil sur place. Les réseaux sociaux et leur capacité à mettre en avant des spots instagrammables participent également à ces mouvements touristiques

• • La météo – Au-delà de la pluie qui a marqué le début de la saison 2024, les dégâts occasionnés par les épisodes météorologiques violents, notamment dans le nord de la France, ont un impact à la fois sur les infrastructures (et donc les professionnels, leurs investissements ou leur capacité à assurer leur saison), mais aussi sur le choix des touristes dans leurs séjours. Selon L’écho Touristique, 8 français sur 10 déclaraient envisager un départ durant l’été et 75% d’entre eux ne s’étaient pas encore décidés en juin dernier, car dans l’optique de choisir au dernier moment en fonction de la météo. Ainsi, les pays du sud de l’Europe paraissent plus sûrs sur le plan du climat, pour les touristes recherchant une garantie de soleil.

Et les JO, Alors ?

Les professionnels du tourisme ont attendu cet événement exceptionnel avec une grande impatience, mais là aussi, on peut constater la perméabilité du tourisme à son environnement : les mesures sécuritaires, notamment à Paris, limitent l’accès des touristes à certaines zones, et les professionnels concernés par ces restrictions sont à présent très inquiets, car ils constatent déjà une baisse de 70% de leur chiffre d’affaires par rapport à la même période en 2023. Par ailleurs, les résidents ont déserté Paris en raison des difficultés quotidiennes occasionnées par ce contexte, les professionnels ne peuvent pas compter sur leurs habitués pour maintenir leur fréquentation.

Le tourisme est donc très sensible à son environnement, il ne vit pas par lui-même et suppose d’avoir une vision ouverte, objective et partenariale, afin de sécuriser son action par un ancrage fort sur un territoire.

Pour ma part, j’envisage un séjour à Paris entre les JO et les Jeux Paralympiques : avec un peu d’organisation pour l’obtention du QR Code et la disponibilité des hébergement, je vais pouvoir profiter d’une capitale propre et sécure 😉.